• La métrique

    *  L'unité de mesure du vers est la syllabe.

    Le mètre est le nombre de syllabes comptées dans un vers, ce qui détermine le type du vers.

    Comme il faut et il suffit d'une voyelle pour composer une syllabe, nous pouvons dire que notre versification est vocalique.

    Le plus simple est de commencer par des vers alexandrins (12 syllabes) monosyllabiques, où l'on voit clairement apparaître les douze voyelles qui les composent :

    • Je/ sais /ce /que/ je /suis/ et /ce /que /je /me/ dois. /

    Corneille, Don Sanche d’Aragon.

    • Je/ sais/ bien/ que/ je/ fais/ ce /que/ je /ne /dois/ fair(e) /

    Ronsard, Les amours de Marie, LIV.

    * La diérèse et la synérèse :

    Certaines syllabes uniques en prose sont dédoublées dans l'élocution versifiée, ce qui a pour effet de transformer une consonne en voyelle qui se juxtapose à la voyelle habituelle du mot. C'est ce qu'on nomme la diérèse : passi-on, ru-ine, rou-et.

    • La nati-on chérie a vi-olé sa foi.

    Racine, Esther.

    À l'inverse, deux syllabes en prose peuvent être contractées en une seule dans l'élocution versifiée, ce qui a pour effet de transformer une voyelle en consonne qui s'intègre à la voyelle majeure du mot. C'est ce qu'on nomme la synérèse : hier

    • Hier, j'étais chez des gens de vertu singulière

    Molière, Le misanthrope.

    On trouve avant Corneille certains mots de trois syllabes dont les deux dernières sont en synérèse : meur-trier, san-glier, bou-clier, peu-plier.

    * L'hiatus:

    La langue française a retenu la douceur de la prononciation grecque, en faisant sonner les deux voyelles qui se rencontrent. Ainsi elle dit:

    On louera_éternellement la bonté_ineffable de Dieu, et la charité_ardente et_infatigable des premiers chrétiens qui a_été_admirée de leurs ennemis mêmes.

    D’où la grâce de l'hiatus’, injustement condamné par Boileau.

    * Les différents types de vers réguliers:

    La poésie française privilégie les vers pairs, c'est-à-dire ayant un nombre pair de syllabes.

    • l'alexandrin (12 syllabes) qui doit son nom à sa première apparition dans Le Roman d'Alexandre, poème narratif anonyme du XIIe siècle. C'est le mètre le plus utilisé dans la langue française, dans tous les types d'expression poétique comme les textes du théâtre classique. L'usage traditionnel impose une coupe centrale (la césure) qui divise le vers en deux hémistiches (6/6). Ex. : « Dans la nuit éternelle / emportés sans retour » (Lamartine) ou « Je tisserai le ciel / avec le vers français » (Aragon).

    • le décasyllabe (10 syllabes) dont l'emploi est dominant au Moyen Âge mais plus rare ensuite comporte une coupe traditionnelle 4/6 qui définit des sous-parties paires. Ex.: « Frères humains/ qui après nous vivez » (Villon), mais on rencontre aussi la structure 5/5 avec un effet de balancement. Ex. « Nous aurons des lits / pleins d'odeurs légères » (Baudelaire)

    • l'octosyllabe (8 syllabes) sans coupe régulière se caractérise par la légèreté. Ex. : « Autant en emporte le vent ! » (Villon). Il est assez souvent employé en association avec d'autres mètres plus longs ou plus courts

    La mise en cause des mètres traditionnels que constitue l'utilisation des vers impairs apparaît comme une étape vers leur rejet et le vers libre qui marquera la fin du XXe siècle où se rencontre aussi le verset.

     ( source : http://fr.wikipedia.org  ' la versification')